[Lecture] La Porte du Non-Retour

Auteur : Kwame Alexander
Editeur : Albin Michel
Nombre de pages : 346 pages

Histoire : Royaume ashanti, 1860. Dans l’Upper Kwanta, Kofi, 11 ans, partage sa vie entre son implication auprès de sa famille, les jeux avec ses jeunes amis, le respect des traditions de son village et l’école, où on lui inculque la culture du colonisateur.
Une nuit, le monde de Kofi bascule lorsque l’impensable se produit : enlevé par une tribu ennemie du Lower Kwanta, Kofi est vendu à des hommes à la peau claire qui l’emmènent loin de tous ceux qu’il aime. Livré à lui-même, Kofi s’apprête alors à affronter les pires épreuves de sa vie, à commencer par ce long voyage à travers les océans…

Mon Avis : Je tiens tout d’abord à remercier Babelio et Albin Michel pour l’envoi de ce roman. La Porte du Non-Retour est un roman exceptionnel qui plonge le lecteur au cœur d’une expérience littéraire unique. Écrit par Kwame Alexander, ce livre nous transporte dans le Royaume Ashanti en 1860, offrant une perspective intime sur la vie de Kofi, un jeune garçon de 11 ans.

L’originalité de ce roman réside dans son style d’écriture en vers libres. Ce choix stylistique donne au récit une musicalité et une poésie qui captivent le lecteur dès les premières pages. On découvre ainsi l’histoire de Kofi à travers ses propres mots, ses pensées, ses émotions, et ses ressentis. Cette narration personnelle crée une connexion profonde avec le personnage principal, nous permettant de vivre ses joies, ses préoccupations et ses peurs de manière authentique.

L’intrigue du roman s’articule autour de la dualité culturelle à laquelle est confronté Kofi. Entre l’héritage de sa culture Ashanti et l’anglicisation imposée à l’école, il se trouve pris au milieu de deux mondes. Cette tension entre tradition et modernité est habilement développée tout au long de l’histoire, offrant des réflexions pertinentes sur l’identité culturelle et l’adaptation au changement.

Le roman explore également des thèmes plus sombres, notamment la traite des esclaves, sans jamais sombrer dans la surexploitation ou le voyeurisme. Kwame Alexander aborde ce sujet délicat avec sensibilité, en soulignant l’horreur de cette période de l’histoire tout en laissant place à l’espoir et à la résilience.

L’immersion dans la culture Ashanti est un véritable point fort du roman. Les coutumes, les croyances, les fêtes et les traditions du peuple Ashanti sont dépeints de manière vivante et authentique. Le lecteur se sent transporté dans ce village, participant aux festivités et partageant les expériences de Kofi.

Malgré la gravité de certains événements du récit, le style en vers libres confère au livre une fluidité surprenante, le rendant accessible à un large public, y compris aux jeunes lecteurs à partir de 13 ans. L’écriture est belle et émotionnellement puissante, faisant de chaque vers une pierre angulaire de l’histoire.

Le seul reproche que l’on pourrait faire à ce livre est qu’il se lit trop rapidement. Une fois plongé dans l’univers de Kofi, il est difficile de lâcher le livre, et l’on en vient à souhaiter avoir le tome 2 sous la main dès la dernière page tournée.

En conclusion, La Porte du Non-Retour est un roman d’une grande beauté et d’une profondeur émotionnelle saisissante. Kwame Alexander réussit brillamment à aborder des thèmes complexes tout en offrant une expérience de lecture captivante. Ce livre mérite d’être découvert et partagé, tant pour sa qualité littéraire que pour son message puissant sur l’importance de préserver et de célébrer notre héritage culturel.

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