Autrice : Sophie Kinsela
Editeur : Belfond
Nombre de pages : 409
Histoire : Après La Vie rêvée d’Ava et La (Pire) Fête de l’année, une nouvelle bombe de rire et d’émotion par la créatrice de l’inoubliable accro du shopping. Trop de mails, trop de pression, trop de charge mentale, Sasha est en plein craquage.
Direction Rilston Bay, la station balnéaire où elle a passé toutes ses vacances d’enfance, pour un séjour qui mêlera détente, plaisir et lâcher-prise. Ouf ! Rien n’a changé. L’hôtel où elle allait petite est toujours là, le spot de surf aussi et l’épicerie locale vend toujours les biscuits au chocolat, typiques de la région. Problème, RIEN n’a changé. L’hôtel tombe en ruine, le prof de surf perd la mémoire et les biscuits sont fort peu appétissants. Heureusement, il reste la plage. Où Sasha devrait être tranquille, hors saison. Encore raté ! Un homme est là… et pas vraiment d’humeur à partager les lieux. Ces deux êtres en miettes sauront-ils trouver l’apaisement ? Et si le surf était le plus court chemin vers la sagesse ?
Mon Avis : ★★★☆☆. Dans Le Burn-Out, Sophie Kinsella nous plonge dans le quotidien épuisant de Sasha Worth, une jeune directrice marketing pour une start-up londonienne, Zoose. Ce roman se distingue de l’univers habituel de l’auteure, célèbre pour ses œuvres légères et humoristiques, en abordant un sujet d’actualité : le burn-out.
Un Départ Sur les Chapeaux de Roues
Dès les premières pages, Kinsella nous immerge dans la vie chaotique de Sasha. Submergée par des responsabilités professionnelles accrues, une direction indifférente et un environnement de travail toxique, elle atteint rapidement un point de rupture. La description de son quotidien est à la fois poignante et grinçante, reflétant une réalité que beaucoup de lecteurs pourraient reconnaître. Le burn-out de Sasha est dépeint avec un réalisme troublant, entre l’anxiété dévorante, le surmenage constant et le désespoir palpable.
Un Exil Bien Mérité à Rilston Bay
Après un épisode traumatisant au bureau, Sasha est envoyée en convalescence à Rilston Bay, un petit village côtier du Devon, où elle a passé des vacances heureuses dans son enfance. Cet endroit, autrefois luxueux, est aujourd’hui bien loin de ce qu’il était. L’hôtel où elle séjourne est en rénovation, le personnel est excentrique, et la plage qui devrait être un havre de paix est partagée avec Finn, un consultant en gestion tout aussi surmené qu’elle.
Kinsella excelle dans la création d’un cadre à la fois pittoresque et légèrement grotesque. L’hôtel décrépit et ses employés décalés apportent une touche d’humour bienvenue, contrastant avec le sérieux du thème principal. Le personnage d’Herbert, en particulier, est une source de rire et d’absurdité, rappelant les meilleures caricatures de l’auteure.
Une Reconstruction sous le Signe de l’Amour… et des Tensions
Si l’exil de Sasha à Rilston Bay devait être l’occasion de se recentrer sur elle-même, il se transforme rapidement en une aventure sentimentale. La relation qui se développe entre elle et Finn ajoute une dimension romantique à l’histoire, mais elle peut sembler un peu forcée pour certains lecteurs. Alors que l’évolution personnelle de Sasha aurait pu être le cœur du récit, cette romance prend parfois le dessus, au détriment de la profondeur attendue.
Néanmoins, Kinsella parvient à maintenir un équilibre entre légèreté et gravité. Les scènes cocasses, comme celles où Sasha tente de s’adapter à une vie plus saine avec des smoothies au chou kale, sont contrebalancées par des moments de réflexion intense sur la recherche du bonheur et de l’équilibre personnel.
Un Roman en Demi-Teinte
Le Burn-Out aborde avec intelligence des thèmes importants comme la quête de soi, l’épuisement professionnel et la nécessité de réévaluer ses priorités. Cependant, malgré un début prometteur, le rythme du roman devient inégal à partir de la moitié du récit. L’intrigue, qui aurait pu se développer de manière plus soutenue, s’essouffle quelque peu, et la romance entre Sasha et Finn, bien qu’amusante, n’apporte pas la profondeur espérée.
Pourtant, Le Burn-Out reste une lecture plaisante. Les fans de Kinsella apprécieront son humour caractéristique et sa capacité à traiter des sujets sérieux avec une touche de légèreté. Le personnage de Sasha, bien que parfois difficile à cerner, est attachant dans sa vulnérabilité et sa quête de renouveau. Le cadre de Rilston Bay, malgré son déclin, offre un décor charmant et décalé qui contribue au charme du récit.
En conclusion, si Le Burn-Out n’est pas sans défauts, il propose une réflexion pertinente sur un sujet d’une brûlante actualité, enveloppée dans une comédie romantique rafraîchissante. Pour ceux qui cherchent une lecture qui mélange humour, émotion et un soupçon de critique sociale, ce roman est à recommander.