Histoire : C’est l’histoire d’un cascadeur, et comme tous les cascadeurs, il se fait tirer dessus, exploser, écraser, jeter par les fenêtres et tombe toujours de plus en plus haut… pour le plus grand plaisir du public. Après un accident qui a failli mettre fin à sa carrière, ce héros anonyme du cinéma va devoir retrouver une star portée disparue, déjouer un complot et tenter de reconquérir la femme de sa vie tout en bravant la mort tous les jours sur les plateaux. Que pourrait-il lui arriver de pire ?
Mon Avis : 3,5/5.
Depuis ses performances mémorables dans diverses comédies, Ryan Gosling s’est imposé comme un maître de la comédie. Dans The Fall Guy, il fusionne cette facette humoristique avec son charisme de beau gosse mutique. Accompagné d’Emily Blunt, ils forment un duo irrésistible, insufflant du cœur et une âme au cinéma méta de David Leitch.
David Leitch, devenu un pilier du cinéma d’action depuis le succès de John Wick. The Fall Guy partage certains de ces défauts, mais trouve son équilibre grâce à l’alchimie entre Gosling et Blunt. Le pitch décalé, où Colt Seavers (Gosling), un ancien cascadeur, infiltre un tournage pour retrouver une star disparue et l’amour de sa vie, permet d’explorer des thèmes sincères sous une façade absurde.
Ryan Gosling excelle dans le rôle de Colt, un homme musclé et impassible apprenant à s’ouvrir aux autres. Sa performance, qui déconstruit avec tendresse une masculinité envahissante, est à la fois touchante et charismatique. Cette vulnérabilité offre un hommage aux cascadeurs, ces héros anonymes du cinéma, reflétant la propre carrière de Leitch dans le monde des cascades.
Le film parvient à critiquer subtilement l’industrie hollywoodienne, ses plannings surchargés et ses égos surdimensionnés, tout en mettant en lumière les petites mains déconsidérées par le système des studios. Gosling, conscient de son statut de star, joue habilement avec son image, oscillant entre le cascadeur mutique de “Drive” et l’exubérance burlesque de Ken.
La surprise de The Fall Guy réside dans sa capacité à donner un sens aux travers habituels de Leitch. Les séquences d’action, habituellement frimeuses, trouvent ici une justification narrative et stylistique. La mise en scène s’amuse avec les codes du cinéma, notamment à travers un split-screen ludique et des plans-séquences bien intégrés.
Cependant, le film souffre de quelques longueurs et d’un déséquilibre entre ses différentes ambitions. La romance entre Gosling et Blunt, bien que charmante, semble parfois forcée et ralentit le rythme global. L’écriture de Drew Pearce ne parvient pas toujours à donner une profondeur suffisante à cette relation, malgré les performances convaincantes des acteurs.
The Fall Guy est un cocktail d’action, d’humour et de glamour qui manque parfois d’équilibre. Malgré ses défauts, le film reste un divertissement efficace, porté par un duo d’acteurs charismatiques et une réalisation qui rend hommage aux cascadeurs. David Leitch trouve ici un sujet sincère et personnel, même si le résultat n’atteint pas toujours ses ambitions. En somme, un film plaisant mais imparfait, qui montre que même les plus grands cascadeurs peuvent trébucher de temps en temps.
