Depuis son lancement en 2022, From a su capter l’attention des amateurs de mystères et d’horreur avec son concept intrigant : une ville isolée d’où personne ne peut s’échapper, hantée par des créatures nocturnes aussi fascinantes qu’effrayantes. Diffusée sur Paramount+, cette série oscille entre un hommage appuyé aux œuvres de Stephen King et une relecture moderne de Lost, dont elle partage certains créateurs et acteurs. Mais après trois saisons, From parvient-elle réellement à maintenir son attrait, ou s’égare-t-elle dans son propre labyrinthe narratif ?
Une ambiance oppressante et immersive
Dès les premiers épisodes, From instaure une atmosphère pesante et anxiogène. La ville, un lieu sans nom, semble figée hors du temps, et l’absence d’explication rationnelle quant à son existence renforce l’angoisse des personnages et du spectateur. La série joue habilement avec les codes du huis clos, forçant ses protagonistes à survivre malgré l’impossibilité d’une fuite.
L’un des points forts de From est sans aucun doute son esthétique soignée. La photographie automnale et les décors décrépits renforcent le sentiment d’abandon et d’isolement, tandis que la mise en scène met en valeur la menace latente qui plane sur la ville. Les créatures, bien que rarement vues en pleine lumière, sont mises en scène de manière terrifiante, apparaissant comme des figures humaines aux sourires dérangeants, avant de révéler leur vraie nature monstrueuse.
Des personnages attachants, mais un récit qui piétine
Là où From brille, c’est dans le développement de ses personnages. Boyd Stevens, incarné par Harold Perrineau (Lost), est un shérif hanté par son passé, cherchant désespérément un moyen de sauver sa communauté. Autour de lui gravitent des figures aux blessures profondes : la famille Matthews, qui tente de surmonter un deuil, Kenny, jeune adjoint marqué par la mort de son père, ou encore la mystérieuse Sara, en proie à des visions troublantes.
Cependant, si ces personnages sont bien écrits et portés par un casting solide, la série peine à faire évoluer son intrigue principale. Après une première saison efficace, qui installe le mystère et explore les règles de cet univers cauchemardesque, la saison 2 s’enlise dans une narration trop étirée, ajoutant de nouvelles énigmes sans apporter de réponses concrètes. Le schéma devient répétitif : des événements étranges se produisent, les personnages réagissent, mais l’intrigue globale n’avance que par petites touches.
Une saison 3 plus ambitieuse, mais toujours énigmatique
Avec l’arrivée de la saison 3, From semble enfin vouloir prendre des risques. L’évasion de Tabitha du village laisse entrevoir une potentielle révélation sur la nature du lieu et ses origines. De même, le personnage de Boyd est confronté à des épreuves de plus en plus physiques et psychologiques, remettant en question son rôle de leader. Pourtant, malgré ces avancées, la série continue d’alimenter son intrigue en multipliant les questions plutôt qu’en apportant des réponses satisfaisantes.
Le plus frustrant dans From, c’est cette impression que les scénaristes hésitent entre étirer leur mystère à l’infini, comme Lost, ou livrer un véritable fondement narratif. Or, à trop vouloir maintenir l’ambiguïté, la série risque de lasser son public, surtout après trois saisons où les explications restent floues.
Un thriller horrifique à suivre… avec patience
From est une série qui a beaucoup d’atouts : une ambiance travaillée, des personnages bien écrits et une menace oppressante qui fait froid dans le dos. Mais son incapacité à structurer son récit de manière claire et engageante risque de frustrer les spectateurs en quête de réponses. Si vous aimez les mystères à la Lost ou les univers angoissants à la Stephen King, la série vaut le détour. Mais préparez-vous à un voyage sans garantie d’arrivée…
