
Auteur : Maiwenn Alix
Editeur : Slalom
Nombre de pages : 544
Histoire : Gabrielle est-elle prête à tout pour porter la voix du peuple ? Voici l’espionne antiroyaliste à la tête du royaume de France ! La mort de Louis XXII se révèle être un soulagement de bien courte durée pour Gabrielle. Elle manque de soutien, d’expérience et de temps : sa régence est menacée, au moins autant que sa vie. Pour s’en sortir et faire entendre ses idées, elle doit jouer le jeu de ses opposants et repasser devant les caméras. Complots, drames et trahisons l’attendent au tournant. Tous les regards sont rivés sur cette nouvelle saison de Noblesse Oblige. Moteur… Action !
Mon Avis : ★★★★☆. Avec Liberté oblige, Maïwenn Alix signe le deuxième et dernier tome de sa duologie uchronique commencée avec Noblesse oblige. Une conclusion qui confirme le talent de l’autrice et hisse la série au rang de très belle réussite dans le paysage young adult français.
Une intrigue politique riche et haletante
Là où Noblesse oblige s’arrêtait sur une fin qui aurait pu clore l’histoire, Liberté oblige prend le pari de pousser Gabrielle encore plus loin, en la propulsant au cœur du pouvoir. Régente, mais surveillée, instrumentalisée et menacée, la jeune héroïne se retrouve piégée entre deux forces antagonistes : le duc de Lorraine, représentant d’une monarchie absolue, rigide et archaïque et Régis Leclerc, républicain fanatique, sorte de Robespierre moderne, prêt à tout pour imposer son idéologie.
Compromise par ses propres choix passés, Gabrielle doit naviguer entre complots, trahisons et pressions politiques, tout en affrontant un patriarcat décidé à l’écraser. Le roman prend alors des allures de thriller politique à l’ambiance sombre et oppressante.
Un univers uchronique toujours aussi intelligent
On retrouve ce mélange détonant qui faisait déjà la force du premier tome : une France coincée dans un système proche de l’Ancien Régime, mais traversée de touches modernes (télé-réalité, médias, communication). Loin de paraître artificiel, ce contraste sert le propos : montrer à quel point l’Histoire peut bifurquer et amener à des constructions politiques inattendues.
L’autrice poursuit aussi sa réflexion sur la condition des femmes et les violences qu’elles subissent. Après l’horreur du couvent du premier tome, ce second volet continue de mettre en lumière les abus et humiliations subis par des héroïnes qu’on tente sans cesse de réduire au silence. Mais Gabrielle, malgré ses failles et son syndrome post-traumatique crédible, reste une figure inspirante de détermination.
Des personnages forts et nuancés
Si Gabrielle est le cœur battant du récit, les personnages secondaires ne sont pas en reste : ses amies Solange et Agnès, mais aussi Félix, le militaire fidèle et dévoué, apportent profondeur et tension émotionnelle. L’autrice n’épargne personne, malmène ses protagonistes, et ose des choix radicaux, renforçant ainsi le réalisme et l’intensité du récit.
Un final qui tient en haleine
Le style de Maïwenn Alix reste fluide et efficace, porté par un rythme crescendo. Après un début très politique, la tension s’accélère jusqu’à un dénouement impossible à lâcher. L’épilogue vient clore la duologie de manière satisfaisante, offrant une vraie conclusion à l’aventure.
En conclusion
Je ne pensais pas avoir besoin de cette suite, et pourtant, une fois refermé, Liberté oblige paraît indispensable. Cette duologie fonctionne à merveille : intelligente, sombre, parfois cruelle, mais toujours captivante. À travers ses intrigues de cour, ses jeux de pouvoir et ses héroïnes courageuses, Maïwenn Alix confirme son talent d’autrice de dystopies/uchronies accessibles mais profondes.

![[Cinéma] Pris au piège : Excellent !](https://antredeluciole.fr/wp-content/uploads/Caught-stealing-banner-150x150.jpg)