[Cinéma] Pris au piège : Excellent !

Histoire : Hank Thompson a été un joueur de baseball prodige au lycée, mais désormais il ne peut plus jouer. À part ça, tout va bien. Il sort avec une fille géniale, il est barman la nuit dans un bar miteux à New York, et son équipe préférée, donnée perdante, est en train de réaliser une improbable remontée vers le titre. Quand Russ, son voisin punk lui demande de s’occuper de son chat pendant quelques jours, Hank ignore qu’il va se retrouver pris au milieu d’une bande hétéroclite de redoutables gangsters. Les voilà tous après Hank, et lui ne sait même pas pourquoi. En tentant d’échapper à leurs griffes, Hank doit mobiliser toute son énergie et rester en vie assez longtemps pour comprendre.

Mon Avis : 4/5. Avec Pris au piège (Caught Stealing), Darren Aronofsky s’aventure là où on ne l’attendait pas : une série B punk et survoltée, aussi foutraque que personnelle. Après la gravité de The Whale, le cinéaste new-yorkais opère un virage radical, renouant avec l’énergie brute de ses débuts tout en rendant hommage à la ville de son adolescence.

Un polar délirant aux accents de cartoon noir
Adapté du roman de Charlie Huston – qui signe lui-même le scénario –, Pris au piège suit Hank Thompson (Austin Butler), ex-joueur de baseball raté et barman paumé, dont la vie bascule lorsqu’il accepte de garder le chat de son voisin punk (Matt Smith). Très vite, Hank devient la cible de mafieux, rabbins armés et autres marginaux new-yorkais, dans une fuite en avant rocambolesque où le grotesque côtoie le tragique.

Austin Butler, antihéros magnétique
Délaissant l’icône Elvis qui l’avait propulsé, Butler incarne ici un antihéros vulnérable, érotisé à l’excès par une caméra qui ne cesse de l’exposer, entre sueur, sang et boxer moulant. À ses côtés, Zoë Kravitz incarne une présence à la fois sensuelle et désinvolte, tandis que Matt Smith, Vincent D’Onofrio, Liev Schreiber et Regina King composent une galerie de figures aussi carnavalesques qu’inquiétantes.

Un New York fantasmé
Plus qu’un simple thriller, Pris au piège est avant tout une lettre d’amour punk à New York. Aronofsky recrée la ville de la fin des années 90 avec un mélange de réalisme crasseux et de stylisation pop : Twin Towers reconstituées, arrière-cours crades de Soho, atmosphère MTV, tout respire le vintage sans sombrer dans la nostalgie. Sur fond de riffs des Clash, le cinéaste mêle chaos urbain, humour juif et fragments autobiographiques.

Un film mineur mais intime
Si Pris au piège ne possède pas l’ampleur métaphysique de The Fountain ou la noirceur hypnotique de Requiem for a Dream, il révèle une facette plus ludique et intime du cinéaste. En assumant le registre de la série B déjantée, Aronofsky signe un objet hybride, à la fois comédie policière, romance trash et polar punk. Un « petit » film dans sa carrière, mais sans doute l’un des plus personnels.

Verdict : un trip rock’n’roll, azimuté et imprévisible, où Aronofsky se libère du poids de ses précédents drames pour livrer une déclaration d’amour à sa ville et à son cinéma.

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