[Série TV] Les Fleurs Sauvages : Une série captivante mais dure !

Histoire : Après un tragique et mystérieux incendie au cours duquel elle perd ses parents, la jeune Alice Hart, alors âgée de neuf ans, part vivre avec sa grand-mère, June, dans une ferme de fleurs. Elle y apprend que sa famille cache bien des secrets…

Mon Avis : 4/5. Cette mini-série Prime Vidéo en 7 épisodes, adaptée du roman à succès The Lost Flowers of Alice Hart, impose son style lancinant et son récit ténébreux, dans des décors australiens époustouflants.

Une performance magistrale de Sigourney Weaver

À 73 ans, Sigourney Weaver trouve enfin un rôle télévisuel à la hauteur de son talent et de son immense carrière. Elle est d’une puissance émotionnelle folle dans Les Fleurs Sauvages, nouvelle série australienne lancée sur Prime Vidéo. Sarah Lambert, ancienne star de Hartley, cœurs à vif, a écrit cette adaptation fascinante du roman de Holly Ringland, The Lost Flowers of Alice Hart, et la transpose à l’écran en une déchirante et ombrageuse chronique familiale.

Une intrigue poignante

L’histoire d’Alice Hart, c’est celle d’une fillette de 9 ans, brimée par un père terriblement brutal. Elle vit recluse non loin de l’océan, entre une mère abîmée et un père violent, qui la maltraite et la roue de coups. Alice ne connaît que ça et rêve d’ailleurs. Jusqu’au jour où une tragédie bouleverse sa vie. La petite est alors recueillie par une grand-mère qu’elle n’a jamais vue. Horticultrice impénétrable et taiseuse, June tient une étrange pension en pleine campagne, où elle cache de lourds secrets qu’Alice va découvrir petit à petit.

Esthétique et mise en scène

Dans les décors époustouflants de la campagne australienne, Les Fleurs Sauvages chavire et nous emporte dans un tourbillon de souffrances. La série a été pensée comme un grand drame à la narration lente et complexe. Un rythme volontairement posé, qui prend le temps d’installer une atmosphère lancinante et un récit ténébreux, empreint de thématiques poignantes et douloureuses. Deuil, trahisons, maternité, abus, méfiance… Les Fleurs Sauvages est une évocation remarquable des tourments qui gangrènent une famille. La série bouleverse sans jamais virer dans le misérabilisme pesant ou le “trauma porn” démoralisant.

Une profondeur thématique

En filigrane des mystères de la famille Hart se cache un essai saisissant sur les violences faites aux femmes, une tragédie vertigineuse, aux puissants accents féministes. La série n’est pas toujours facile à regarder. Le sujet est pesant. L’ambiance étouffante. Les révélations sporadiques. La vie d’Alice Hart n’a rien d’une promenade insouciante, mais l’écriture élégante de Sarah Lambert prend soin de ne jamais chercher à appuyer là où ça fait mal. La mise en scène onirique, profitant à fond de la sensationnelle scénographie australienne, apporte en prime une touche de légèreté bienvenue. De quoi adoucir quelque peu ces cœurs à vif.

Une esthétique impeccable

Ce qui frappe dès le premier chapitre, c’est avant tout l’esthétique des plans. Principalement tournée en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, la série aborde de douloureux sujets qui se juxtaposent avec de splendides paysages côtiers, créant ainsi un saisissant paradoxe visuel. Paradoxe qui se retrouve également chez les personnages. Démêlant au compte-goutte des secrets passés sous silence depuis des générations, Les Fleurs Sauvages sait susciter l’intérêt du spectateur.

Un drame dans un cadre somptueux

Le Down Under est le théâtre du magnifique comme du tragique. Un écrin de nature exceptionnel, témoin d’une succession de malheurs pour des vies damnées. Le sublime et le terrible cohabitent, appuyant encore plus les forces antagonistes peuplant le récit. La série offre de très beaux plans dans cette nature qui joue les premiers rôles. Des paysages côtiers à la campagne, en passant par le bush australien, Les Fleurs Sauvages est une immersion dans le sauvage et les éléments naturels.

Une performance féminine de haut vol

Les Fleurs Sauvages déballe une brochette d’actrices de talent, à commencer par la jeune Alyla Browne qui se glisse sous les traits d’Alice enfant. La fillette livre une performance remarquable aux côtés d’actrices plus expérimentées, telles qu’Alycia Debnam-Carey, vue notamment dans la série Les 100, Asher Keddie, aperçue dans Nine Perfect Strangers, ou encore Leah Purcell et Frankie Adams. Une mention spéciale à Sigourney Weaver. Seule actrice américaine parmi un casting exclusivement australien, elle brille dans ce rôle aux diverses nuances taillé sur-mesure pour elle.

Conclusion

Si la construction de l’intrigue reste globalement classique, avec des flashbacks venant éclaircir les zones d’ombre, la série n’en reste pas moins captivante, moins dans ce qu’elle révèle sur les personnages que dans la façon dont chacun tente de se reconstruire en empruntant le chemin du pardon et de la rédemption. Filmé avec beaucoup de finesse, Les Fleurs Sauvages est un petit régal sériel à ne pas manquer cet été.

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